Dix-huit pays outillés pour mieux utiliser et diffuser les données des resultats des apprentissages à grande échelle

Le Réseau des éducateurs pour la transformation de l'enseignement-apprentissage (TALENT) en collaboration avec l’IIPE Pôle de Dakar et avec le soutien du Partenariat mondial pour l’Education (GPE) a organisé pendant quatre jours (du 27 au 30 novembre) à Dakar un atelier régional de renforcement des capacités sur le rapportage, la diffusion et l’utilisation efficace des évaluations des apprentissages à grande échelle.

Cet espace a permis à 18 pays d’Afrique d’avoir une connaissance plus approfondie sur la pertinence des évaluations à grande échelle et leur rôle dans la qualité et l’équité du système éducatif.

Environ 40 % des pays d'Afrique subsaharienne se sont engagés dans des programmes transnationaux d'évaluation de l'apprentissage et/ou des évaluations internationales. Au moins la moitié d'entre eux ont effectué une évaluation nationale des apprentissages (ISU, 2016).

Malgré le grand nombre de données sur les résultats d'apprentissage fournies par ces évaluations, rien n'indique que les enseignements tirés de ces programmes se soient traduits par des actions concrètes de la part des responsables politiques. En témoigne le faible niveau d'apprentissage qui persiste dans la région, où 60 % des écoliers n'acquièrent pas les compétences minimales en langues et en mathématiques à la fin de l'enseignement primaire (UNESCO, 2015).

Durant cet atelier plusieurs experts se sont prononcés sur la question en lien avec l’Objectif de développement durable n°4 (ODD4) et l’agenda 2030, mais aussi sur les meilleures pratiques pour l’élaboration de données probantes à partir d'évaluations de l'apprentissage à grande échelle.

C‘est le cas de la consultante internationale Satya Brink qui a estimé que les évaluations d'apprentissage à grande échelle (LSLA) ne devraient pas être utilisées seules, mais avec d'autres données pour en assurer la fiabilité et la crédibilité.

"Les recommandations en matière de politiques et de programmes devraient répondre à des questions que les décideurs veulent savoir et non à ce que vous voulez leur dire" a-t-elle soutenu avant d’ajouter que ces mêmes recommandations "devraient être fondées sur des données probantes solides et tenir compte de la quantité d'efforts requis et du temps qui s'écoule avant que l'on puisse mesurer l'impact potentiel".

Elle a également rappelé que chaque pays s'est engagé à suivre les progrès de l'éducation pour l’atteinte de l’ODD4 et pour cette raison, il est très important d'utiliser les évaluations des compétences à grande échelle afin de pouvoir montrer une image précise des progrès réalisés en matière d'éducation, notamment pour ce qui est des performances scolaires, de l’inclusion et de la qualité de l'éducation.

En termes de communication et de diffusion des résultats des évaluations, elles devraient être guidées par une stratégie efficace et incorporer une gamme d'approches pour répondre aux besoins d'une diversité de publics selon Sally Robertson, chargée de recherche à la Division des enquêtes internationales de l'Australian Council for Educational Research (ACER).

Pour elle "l'objectif principal de tous les rapports devrait être de favoriser la compréhension de l'évaluation et de ses résultats, en réponse aux objectifs stratégiques définis pour le programme d'évaluation".

Les résultats de l'évaluation peuvent ne pas suggérer facilement des options ou des stratégies politiques spécifiques que les décideurs devraient adopter en réponse aux problèmes identifiés d’où l’importance selon elle d’impliquer les parties prenantes dans la formulation des recommandations.

Au cours des échanges pratiques, les pays participants représentés à cet atelier, sont majoritairement revenus sur les problématiques qu’ils ont en commun concernant l’analyse et la communication des résultats des évaluations dans les politiques et processus de planification de l'éducation.

Cette rencontre a ainsi permis aux participants de comprendre que lorsque les évaluations des apprentissages sont menées de manière efficace, le rapportage et la diffusion des résultats des évaluations à grande échelle aident les communautés et les décideurs à mieux interpréter et utiliser les données d'évaluation pour revoir et améliorer leur politique d'éducation.